Tout Savoir sur les Porte-Avions de la Marine Russe !

Porte-Avions Russes -

Tout Savoir sur les Porte-Avions de la Marine Russe !

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Le 12 décembre 2019, un terrible incendie endommagea très sérieusement le vénérable Amiral Kuznetsov, seul et unique porte-avions de la marine russe encore en service !

Loin de mettre un terme aux ambitions de la Russie dans le domaine de l’aéronaval militaire, plusieurs projets de modèle de vaisseaux ont récemment été diffusés par les autorités. Ces annonces sont l’occasion de se rappeler que l’URSS, puis la Russie, ont été, durant longtemps, des fers de lance en matière d’innovations dans les infrastructures et les technologies militaires de l’aéronaval !

Dans cet article, nous te proposons de revenir sur la construction et les états de service des porte-avions russes, et d’évoquer les principaux projets de la Russie pour renouer avec sa puissance navale d'antan.  

Les Porte-Avions de classe Kiev

Alors, certes, nous aurions pu évoquer, en premier lieu, la classe Moska (soit « Moscou » en russe), mais la structure de ces vaisseaux de guerre est faite exclusivement pour le transport et l’envol d'hélicoptères. Les tout premiers vaisseaux de la Marine soviétique accueillant, à la fois, hélicoptères 🚁 et avions ✈️, sont ceux de la classe Kiev.

Officiellement, ces porte-avions russes ne sont pas classifiés en tant que porte-avions (« Supercarrier » an anglais) mais plutôt comme des croiseurs lourds porte-aéronefs.

Crédits  image  :  Domaine Public  / The U.S. National Archives
 

Et les Autorités soviétiques tenaient particulièrement à cette dénomination. Pourquoi ? La Convention de Montreux de 1936 interdisait la traversée du Détroit des Dardanelles et du Bosphore aux porte-avions de plus de 15 000 tonnes. Se designer en tant que croiseur porte-aéronefs leur permettait ainsi une libre traversée vers la Mer Marmara et la Mer Noire ! 😏

Mais il est vrai que certaines caractéristiques des vaisseaux de la classe Kiev ne sont pas partagées avec les Supercarriers. Contrairement à eux, leur puissance offensive ne se réduit pas aux attaques de leurs aéronefs. En effet, en plus de ses 12 avions et 14 à 17 hélicoptères susceptibles de se déployer à tout instant, les vaisseaux de la classe Kiev disposent d’un système d’armement  redoutable : de nombreux canons, lance-torpilles, lance-roquettes sont prêts pour intervenir par des tirs mer-mer ou mer-air ! 💥 

Niveau dimension, alors oui, il n’est peut-être pas aussi impressionnant qu’un porte-avions de classe Nimitz de l’US Navy. Mais, avec ses 273 mètres de longueur et ses 53 mètres de largeur, il n’a pas de quoi rougir non plus ! Il s’agissait, pour l’époque (mentionnons que la construction des vaisseaux de la classe Kiev débute en 1970), d’une innovation majeure dans le domaine naval militaire permettant presque de rivaliser avec le fameux Kity Hawk américain. 😎

A présent, voyons les 4 porte-avions, euh, pardon, croiseurs porte-aéronefs ... 😁 ayant été construits par la Marine soviétique.

Le Kiev

Crédits image  : Domaine Public  / The U.S. National Archives
 

Le premier vaisseau de la classe Kiev est dénommé ... le Kiev. 😋 Et oui, il est courant dans la marine militaire que l’aîné d’un nouveau type de navire donne son nom à la classe elle-même.

Plus de 5 ans ont été nécessaires entre le vote de sa construction et son entrée en service sous les drapeaux de l’URSS. ☭ Plus précisément, la décision de sa construction fût prise le 21 juillet 1970, les travaux commencèrent le 26 décembre 1972 et, après quelques tests en mer Noire, son intégration à la flotte soviétique fût actée en février 1977.

Rattaché à la 170ème brigade de la lutte anti-sous-marine de la flotte du Nord, il multiplia, entre 1977 et 1987, les déploiements dans l’Atlantique et la mer Méditerranée. Le remplacement des aéronefs à son bord en 1985 (les avions Yakovlev Yak-36 par des Yakovlev Yak-38 et les hélicoptères Kamov Ka-25 par des Kamov Ka-27) lui permis de redoubler drastiquement ses capacités offensives !

Mais après 11 années de loyal service, le Kiev pris une place plus discrète dans l’armada des bâtiments de l’aéronaval soviétique : à partir de 1987, il reste à Severomorsk, au nord de la Russie ; puis, en décembre 1989, il est officiellement mis en réserve. ⚓

Crédits image  :  Domaine Public / Wikimedia Commons
 

Devenu pendant quelques années membre de la flotte russe, il est finalement retiré du service le 30 juin 1993. Mais si sa carrière militaire s’achève, le Kiev est loin d’avoir dit son dernier mot ! En effet, il opère une étonnante reconversion : d’abord, en 1996, il devient l’attraction d’un parc à thème chinois, puis, en 2011, il se transforme en hôtel de luxe ! 🏨 

Le Minsk

Crédits  image  :  Domaine Public  / Wikimedia Commons
 

Le second de la famille Kiev se nomme le Minsk. Sa création a été votée en 1972. Opérationnel le 30 septembre 1975, le vaisseau entre en service actif le 27 septembre 1978.

Durant sa (relativement brève) carrière, c’est essentiellement sur la mer de Chine méridionale que le Minsk opère. Il participe au débarquement amphibie de la marine soviétique au Vietnam dans le courant de l’année 1984.

C’est à bord du Minsk que le cosmonaute Oleg Grigoriyevich Kononenko s’entraine pour ses missions aérospatiales. 👨‍🚀 Malheureusement, un drame se produit en 1980 : alors qu’il avait survécu, l’année précédente, au crash de son appareil, le pilote mourut suite à un décollage raté sur le pont d’envol.

Crédits image  :  Public Domain  / Wikimedia Commons
 

L’effondrement de l’URSS conduit les pouvoirs publics a baisser drastiquement les dépenses, y compris militaires. Et comme pour le Kiev, le Minsk en fit les frais. Ainsi, après un accident, le vaisseau fût laissé au chantier naval de Chernomorskiy en Ukraine, puis retiré du service.

Et à l’instar du Kiev, sa retraite a été assez agitée : alors qu’il était initialement prévu de l’envoyer à la casse ⚙️, il devient finalement l’attraction de différents parcs à thème chinois.

Le Novorossiysk

Crédits  image  :  CC-BY-SA 3.0  / Wikimedia Commons
 

Novorossiysk, ville portuaire russe bordant la mer Noire, est aussi le nom du 3ème vaisseau soviétique de la classe Kiev. Sa carrière fût particulièrement courte ! Lancé en décembre 1978 et entré en service en décembre 1982, il fût désarmé, à l’instar de ses deux ainés, dans le courant de l’année 1993.

Il eut néanmoins le temps de participer à la démonstration de force de la flotte soviétique de mars 1985. Près du Japon, aux larges des îles Kouriles, croiseurs, destroyers et sous-marins se réunirent en vue d’un exercice simulant une attaque par des porte-avions ennemis. D’après les archives américaines relatant la manœuvre, les soviétiques avaient exposé la plus impressionnante « contre-attaque » dont ils étaient alors capables. 💪

Le Novorossiysk effectue son dernier déploiement en 1991, peu de temps avant la dissolution de l’URSS. Puis, il est retiré du service.

Pour lui, pas de reconversion comme le Kiev ou le Minsk : suite à un grave incendie 🔥 dans la salle des machines, la coque est sérieusement endommagé. Les autorités le vendent alors pour la casse en 1995. 🛠️ Il est démoli en 1997 à Pohang, en Corée du Sud.

L’Admiral Gorchkov

Crédits  image  :  Licence Open Data gouvernementale  / Indian Navy
 

Dernier de la classe Kiev, l'Amiral Gorchkov ! Le nom de ce porte-avions a changé au cours de sa carrière dans la flotte russe. Au tout début de son service, en 1987, on le nommait le « Baku » (du nom d'une grande ville d'Azerbaïdjan). Le pays étant devenu indépendant après la chute de l’URSS, il est rebaptisé l'Amiral Gorchkov en 1991. 

Le cataloguer en tant vaisseau de la classe Kiev peut être discutable. La raison ? 🤔 Les améliorations (en matière d’armement et de système radar notamment) qui lui ont été apportées lors de sa première décennie de service sont parfois considérées tellement importantes que certains spécialistes l’identifient comme une classe à part.

Après quelques années de service dans la flotte russe, il est mis à quai en 1994 afin que des réparations soient menées suite à une explosion d’une chaufferie. 👨‍🔧 De nouveau en activité en 1995, il est finalement mis à la vente en 1996.

Crédits  image  : Licence Open Data gouvernementale  / Indian Navy
 

C’est seulement 7 ans plus tard, le 20 janvier 2004 que l'Amiral Gorchkov est enfin vendu. 💵 Son nouveau propriétaire est la Marine indienne. Pour l’occasion, le vaisseau change de nouveau de nom est s’appelle désormais l’INS Vikramaditya. Il entre officiellement en service dans la flotte indienne le 16 novembre 2013 et est toujours en activité aujourd’hui.

Les Porte-Avions de la classe Kuznetsov

On passe à la seconde classe de porte-avions russe : la classe Kuznetsov (ou, sous sa dénomination soviétique, Projet 11435). Présentons-la sous l’angle des similitudes et des différences avec la classe précédente. 🧐

Tout d’abord, les ressemblances. Comme les vaisseaux de la classe Kiev, ceux de la classe Kuznetsov sont considérés officiellement comme des croiseurs lourds porte-aéronefs. Les autorités publiques justifient cette désignation en raison de l’armement (lance-missiles, canons, etc.) présent sur le vaisseau. Les chinois, qui disposent de variantes de la classe Kuznetsov sans cet armement, ont requalifié leur vaisseau de porte-avions.

Ensuite, à l’instar de la classe Kiev, le rôle de ces vaisseaux est de soutenir et de défendre sous-marins, navires et avions de l’armée soviétique (puis russe) et d’apporter son concours pour des actions offensives ciblées proches des côtes.

Concernant les différences à présent. On peut noter la conception du système de décollage et d’atterrissage tout à fait novateur. C’est sur ces vaisseaux qu’est installé, pour la première fois, le système STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery) ! Plus économique que le système VSTOL, le système STOBAR consiste, pour le décollage, à utiliser, notamment, la propulsion de l’avion et d’équiper le pont d’envol d’un tremplin en bout de piste. ✈️

Crédits  image  : CC BY-SA 3.0 / Indian Navy
 

Son armement (hors aéronefs) est bien plus impressionnant. Il compte 12 lanceurs de missiles Mer-Mer et 12 autres situés sous le pont d’envol, 24 lanceurs de missiles Mer-Air, ainsi que de nombreux canons rotatifs ! Ses dimensions et sa vitesse sont très proches de celles d’un Nimitz américain : 305 mètres de longueur, 72 mères de largeur et une vitesse de croisière de 54 km/h pour une autonomie de 7 000 km.

Impossible cependant de ne pas évoquer ses problèmes structurels. Ceux-ci portent sur les turbines et les chaudières dont la fiabilité est si mauvaise qu’un remorqueur doit accompagner le vaisseau à chacun de ses déploiements au cas où celui-ci tombe en panne ! 🙁 Le problème concernant le système de canalisation des eaux est, lui aussi, loin d’être anecdotique : l’eau ayant tendance à geler en hiver, l’équipage est parfois contraint de la couper. 🧊

Nous présenterons, ici, les deux vaisseaux de la classe Kuznetsov construit par l’URSS (bien que l’un des deux n’ait jamais été utilisé, ni par la flotte soviétique, ni par la flotte russe).

L’Amiral Kuznetsov

Crédits  image  : CC BY 4.0  / Wikimedia Commons 
 

L’Amiral Kuznetsov est le seul et unique porte-avions de la classe Kuznetsov ayant servi sous pavillon russe (même si ce n’est pas le seul de sa classe comme on le verra plus tard). Plus de 10 années s’écoulent entre sa commande, en mars 1981, et son entrée officielle en service, en 1995.

Comme l'Amiral Gorchkov, l’Amiral Kuznetsov a été rebaptisé à plusieurs reprise : il ne prit ce nom qu’en 1990, alors qu’il était prévu de le nommer Riga, puis, Leonid Brezhnev. Mais qui était l’Amiral Kuznetsov ? C’était un officier de la Marine soviétique s’étant illustré à de nombreuses reprises lors de Seconde Guerre mondiale. 🎖️

Si c’est le porte-avions russe qui a eu la plus longue « gestation », c’est aussi celui ayant la plus longue carrière ! A part quelques périodes d’inactivité pour des révisions et des modernisations, il n’a cessé de naviguer sur les eaux du globe. 🌍

Crédits  image  :  Domaine Public  / Wikimedia Commons 
 

Son premier déploiement débute le 23 décembre 1995 en mer Méditerranée. Il l'effectue avec, à son bord, 13 avions russes  Soukhoï Su-33 et Soukhoï Su-2, ainsi que 11 hélicoptères. Ce déploiement se réalise lors du 300ème anniversaire de la création de la Marine russe. 🎉

Il participe, en 2000, aux opérations de sauvetage ⛑️ des membres du sous-marin K-141 Koursk. Malheureusement, aucun militaire ne survit à ce terrible accident.

Sa toute première intervention dans le cadre d’opérations de combat ne se déroula qu’en 2016. Elle consista à apporter son soutien dans la lutte contre les groupes terroristes de l’état islamique. Et c’est équipé de 8 chasseurs Su-33, 4 avions Mig-29, des hélicoptères d'attaque Ka-52K et Ka-31R "Helix" et des hélicoptères de recherche et de sauvetage Ka-27PS que le porte-avions mena son action.

Après ces opérations militaires dans la mer Méditerranée, un temps de repos fût accordé à l’Amiral Kuznetsov dans la ville portuaire de Mourmansk. Des révisions et des améliorations étaient programmées, malheureusement des imprévus surgirent. D’abord, l’écrasement d’une grue sur le pont d’envol 🏗️, bien que les dégâts matériels furent minimes. Ensuite, et plus tragiquement, un incendie 🔥 qui coûta la vie à 2 personnes, en blessa 14 autres, et endommagea sérieusement le vaisseau. Le coût des réparations a été estimé à 1,5 milliards de dollars ! Et la remis en service du vaisseau ne pourra se faire, au plus tôt, en 2023.

Au-delà des coûts humains et matériels, cet événement est, sur un plan plus stratégique, particulièrement sérieux pour la flotte russe puisqu’il met hors de combat son seul et unique porte-avions. 😓

Le Varyag

Crédits  image  :  Domaine Public / Wikimedia Commons
 

Passons au vaisseau suivant, le Varyag. Ici, la présentation va être bien plus succincte. La raison est simple : le porte-avions n’a jamais navigué sous drapeau soviétique ou russe. 😅 Lors de la chute de l’URSS, le navire n’était construit qu’à 68%. Et, à l’inverse de ses prédécesseurs, ce n’est pas la Russie qui en hérita, mais l’Ukraine. D’ailleurs, au départ, il s’appelait « Riga » (ville lettone sous influence soviétique). Il prit le nom de « Varyag » qu’en 1990 (en référence un ancien croiseur russe lancé en 1899).

Si l’Ukraine a pu se réjouir d’avoir en sa possession un vestige de la puissante flotte soviétique, les efforts qu’elle du déployer pour en tirer profit furent colossaux. Après de longs atermoiements, la Chine se porta acquéreur. Mais le remorquage du navire, qui s’était détérioré, fût tout aussi ardu que la vente : ne pouvant passer par le Canal de Suez, il dût contourner toute l’Afrique 🌍 pour aller en Chine (soit 28 200 km) et ceci à une vitesse de 11 km/h ! 

Les Projets de Porte-Avions Russes

Les Autorités soviétiques, puis russes ont, déjà depuis plusieurs décennies, cherché à mettre au point un porte-avions aux performances encore plus impressionnantes que celles de la classe Kiev ou de la classe Amiral Kouznetsov. Présentons trois de ces projets les plus aboutis.

L'Oulyanovsk

Crédits  image  :  CC-BY-SA 3.0  / Wikimedia Commons / К.Е.Сергеев
 

Grâce à son système de catapulte en configuration CATOBAR, les 66 aéronefs prévus à son bord pouvaient se permettre d'être moins puissants et/ou plus chargés que ceux des autres porte-avions russes. L’armada aérienne originale devait être constituée de 44 avions de chasse Su-33 et MiG-29K, 6 Yakovlev Yak-44 et 16 hélicoptères Kamov Ka-27.

Comme le Kiev et l’Amiral Gorchkov, en plus des attaques pouvant être menées par les aéronefs, un redoutable armement était prévu pour l’Oulyanovsk !

La dissolution de l’URSS a néanmoins mis un terme à ce projet, alors que le navire était construit à 40%. Son démantèlement débuta peu de temps après, en février 1992 pour s’achever en octobre.

Le Shtorm

Crédits  image  : CC BY-SA 4.0 / Wikimedia Commons / LeAZ-1977
 

Le Shtorm est un projet de porte-avions russe ayant vu le jour au début de la décennie 2010.

Envisagé pour renforcer la flotte du Nord, les coûts et les délais pour son développement et sa construction sont, pour le moins, faramineux : 10 ans et 5,5 milliards de dollars pour sa conception ! Le vote pour l’approbation du projet a été, à plusieurs reprises, reporté et il apparait finalement qu’une autre version pourrait finalement le supplanter ...

Le Varan

Crédits image : Nevsky Design Bureau (PKB)
 

Le plus récent projet de porte-avions de la Marine russe est le Varan. Il constituerait un alternatif au Shtorm. Ce porte-avions à propulsion nucléaire ☢️ aurait pour caractéristique distinctive essentielle d’être pourvue d’un très haut niveau de robotisation fournissant une automatisation incroyablement économe !

A son bord, 50 aéronefs seraient prêts à s’élancer via des systèmes CATOBAR. En plus des habituels avions de chasse et hélicoptères de secours, des drones feraient leur apparition sur ce porte-avions. Il pourrait ainsi, à terme, remplacer l’Amiral Kuznetsov et devenir la fierté de la flotte russe.

L’accomplissement de ce projet nécessiterait néanmoins de surmonter d’importantes difficultés financières, matérielles et humaines. Est-ce à dire qu’il ne s’agit que d’une entreprise vaine ? Les russes paraissent tiraillés : d’un côté, ils désirent produire un bâtiment naval prestigieux faisant la fierté de leur nation 💪 et, de l’autre côté, leur traditionnel sens du pragmatisme 🧠 les inciteraient plutôt à allouer leurs ressources vers la construction de plusieurs petits navires, notamment des brises glaces.


1 commentaire

  • richard

    pas mal asser jolie et quad meme c est des beaux porte avion tout sa coute cher et c est beaux impresionnant

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